
Comment développer ses compétences psychosociales avec la CNV
Développer les compétences psychosociales des adultes
La Communication Nonviolente (CNV) nous aide, en tant qu’éducateurs, à développer nos compétences psychosociales, qu’elles soient cognitives, émotionnelles ou sociales.
Les politiques publiques françaises visent à améliorer les compétences psychosociales chez les enfants et les jeunes. L’association Déclic CNV et éducation propose de développer ces compétences chez les adultes éducateurs, avec l’expérience que les enfants apprennent par imprégnation, c’est-à-dire en reproduisant le comportement des adultes.
Dans son rapport d’impact de 2022-2023, l’association montre que les personnes ayant suivi une formation en CNV perçoivent une amélioration de leurs compétences psychosociales de 75 et 95 %.
Professionnels de l’éducation : des défis au quotidien
Comment la CNV (Communication Nonviolente) peut nous aider à :
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- mieux prendre soin de nous ?
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- favoriser des relations de qualité ?
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- faire évoluer notre posture éducative ?
À travers une histoire que j’ai vécue au sein du périscolaire, découvrez 6 compétences que la CNV m’a permis de développer.
Un cas concret de conflit entre enfants
En tant qu’animatrice périscolaire, je suis responsable d’un groupe d’une quinzaine d’enfants de primaire. Lucas est en CE2. Il est joyeux et joue avec tout le monde.
Seulement voilà, avec Jean qui est en CM2, c’est plus compliqué. Jean fait des blagues sur Lucas, le bouscule, lui pique des affaires… En apparence, Lucas rigole pour faire bonne figure… mais il se plaint du comportement répétitif de Jean à son encontre, et ne cache pas son mécontentement.
Découvrez les 6 compétences que la CNV m’a permis de développer dans ce cas :

Compétence N°1 : Poser un cadre ferme et bienveillant
En premier lieu, j’interviens rapidement auprès de Jean pour lui demander de laisser de l’espace à Lucas dans une optique de protection. Je lui demande de jouer avec d’autres enfants.
Ainsi, la CNV m’a appris à faire un usage protecteur de la force, c’est-à-dire de poser une limite claire au service d’un besoin ou d’une personne. Cela m’aide à poser un cadre à la fois ferme et bienveillant.
Compétence N°2 : Développer l’écoute de soi grâce à l’autoempathie
À première vue, Lucas semble rigoler aux provocations de Jean. Cependant, je me sens mal à l’aise avec ce que je vois, car je souhaite être au clair de ce qui se joue entre les enfants. Je vais vérifier auprès de Lucas comment est-ce qu’il vit la situation.
Grâce la CNV, j’ai appris à être à l’écoute de moi et des signaux subtils. En effet, l’autoempathie permet de développer une sensibilité qui peut être mise au service du groupe.
Compétence N°3 : Développer l’écoute de l’autre grâce à l’écoute empathique
Ensuite, je vais voir Lucas et lui demande en aparté : « Quand Jean te fait ces blagues, te bouscule, etc… Comment tu le vis ? »
C’est alors que je me mets à l’écoute du vécu de Lucas.
Il me répond alors, la mine triste : « Hé bien il me fait peur et m’embête, mais je ne sais pas quoi faire… Alors je rigole… » J’écoute sa souffrance grâce à l’écoute empathique :
« Est-ce que tu as peur parce que tu as besoin de te sentir en sécurité ? »
Ce type d’écoute nécessite de faire un pas de côté pour sortir de nos habitudes d’écoute (critiquer, conseiller, rassurer, etc …).
Compétence N°4 : Améliorer la coopération entre adultes
Avec l’accord de Lucas, je préviens ses parents et l’équipe pédagogique des faits et du ressenti de Lucas. Ainsi, il pourra évoluer dans un cadre sécurisé quel que soit l’adulte qui s’occupe de lui.

Compétence N°5 : Mener une médiation entre deux enfants
Plus tard dans la cour, je demande à Lucas et Jean de venir me voir. Je leur dis que je veux les écouter et que je ne suis pas là pour punir.
C’est alors que Lucas, en présence d’un adulte, peut dire à Jean qu’il rigole aux blagues mais qu’en fait ça lui fait de la peine et qu’il a peur.
Jean est tout d’abord étonné. Petit à petit, il prend conscience de l’impact de son comportement sur l’autre. Il s’excuse spontanément à la fin de l’échange et la relation entre les deux garçons s’apaise.
Compétence N°6 : Prendre en compte les besoins de chacun.
Avec la conscience que chaque enfant a besoin de sécurité sur les plans physiques et psychiques, je reste particulièrement vigilante sur les interactions entre les deux garçons.
À la suite de ça, le comportement de Jean a évolué. Lucas revient à l’école avec plaisir et confiance. Il sait que les adultes autour de lui assurent sa sécurité.
La médiation n’aura duré qu’une dizaine de minutes. Et pourtant, elle a eu un impact important sur le bien-vivre ensemble.
La coopération entre adultes a permis de poser un cadre bienveillant et sécurisant pour tous les enfants.
Devenir des adultes inspirants en développant nos compétences psychosociales
En développant ces compétences, nous devenons des personnes ressources et inspirantes pour les enfants dont nous nous occupons. Par l’écoute de nous-même et des enfants, nous avons un véritable impact sur le bien-être des enfants et des jeune et sur le bien-vivre ensemble.
Par notre posture et par le cadre relationnel que nous offrons aux enfants, nous pouvons les aider à devenir de futurs adultes et citoyens épanouis, responsables et autonomes.
Vous êtes professionnel de l’éducation et souhaitez en savoir plus sur ce que peut vous apporter la CNV dans votre quotidien ?
Pour aller plus loin sur le sujet, je vous invite à découvrir cette conférence du réseau Canopé sur les compétences psychosociales :